Honneurs et distinctions officiels vers l’apogée de son œuvre.

Nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 1914 à l’occasion de l’Exposition de Gand, Marcel-Béronneau avait auparavant reçu des médailles, notamment en 1900 et 1913, en exposant hors concours depuis 1900 au salon des artistes français. Après avoir déjà participé à de nombreuses expositions à l’étranger telle que celles de Stuttgart et Elsener en 1901, Londres et Saint-Louis en 1904, Montréal en 1909, Gand en 1913, il expose encore en 1915 à San Francisco et en 1917 à Barcelone et Buenos Aires. Trop âgé pour être mobilisé pendant la première guerre mondiale, il fonde une entraide pour les artistes parisiens « l’Etoile » où il rencontre une jeune paysagiste, Germaine Marchant, qu’il épouse en 1918.

Celle-ci apparaît à l’artiste comme l’incarnation de l'idéal féminin si longtemps représenté sur ses toiles symbolistes à travers les personnages tels que Salomé, Hérodiade, Judith, ou Sainte Cécile. Omniprésente dans l’œuvre de Marcel-Béronneau, la figure féminine porte souvent le rôle d’une créature maléfique, presque inhumaine, une femme impure qui envoûte et fascine l’homme par ses charmes. Elle est encore associée à des thèmes dérivés de la mythologie, telle que celle de Léda dans la « femme au cygne », de Gorgone dans la « femme aux serpents » et du sphinx dans la « femme au léopard ».

Il s’installe alors à Versailles près de la famille de son épouse tout en conservant son atelier impasse Ronsin qu’il garde jusqu’à sa mort. A Versailles, il peint des vues de jardin du petit Trianon dont une partie importante est conservée par Mme Weiss Marchant, la nièce de sa propre belle-sœur, Mme Marchant. Plus tard, en 1926, il reçoit à nouveau une récompense du Salon des Artistes français, qui est cette fois la médaille d’or. Il voyage en Corse dont il peint de nombreux paysages pour lesquels une exposition intitulée La Corse en hiver est organisée à la galerie Mona Lisa, et décore le Casino d’Ajaccio en 1928. Parallèlement et jusqu’à la fin de sa vie, il ne cesse de peindre les mêmes figures féminines, déjà évoquées, pour lesquelles il s’inspire alors de sa femme. Il vit de la vente de ses toiles qu’il expose régulièrement dans cette première galerie jusqu’en 1932 puis à la galerie André Marchant faubourg Saint-Honoré de 1932 à 1935, dirigée par sa femme et où voisinent les deux volets de sa production. A partir de 1935, il ne peint presque plus, son état de santé subissant les conséquences d’un accident arrivé cinq ans plus tôt, où il fut heurté par une voiture. Le choc, apparemment bénin, avait en réalité provoqué des lésions internes entraînant une diminution progressive de la vue et des souffrances généralisées. Il est alors recueilli avec sa femme dans la propriété de son beau-frère à Haute-Barelle près de la Seyne-sur-Mer où il meurt en 1937.

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