Jeunesse, formation et débuts.







Pierre-Amédée Marcel-Béronneau est né à Bordeaux le 14 juillet 1869 de Georgette Reynal, ménagère puis employée à la Manufacture des tabacs, épouse de François Béronneau, serrurier. Il passe une partie de son enfance à Bieujac[1] et dès l’année 1889, tout juste âgé de vingt ans, il s’inscrit à l’Ecole Municipale des Beaux-arts de Bordeaux. C’est alors qu’il rencontre Jérôme Guillaume Fernand Sabatté, dont il se fera un de ses plus proches amis, comme lui futur élève de l’atelier de Gustave Moreau et qui lui préfacera quelques expositions personnelles.

En définitive, Marcel-Béronneau ne reste que peu de temps étudier à Bordeaux car il devient un élève pensionné de Paris, subventionné par la ville de Bordeaux qui lui alloue une somme de 1000 francs le 1er janvier 1890. Inscrit à l’Ecole nationale des Arts décoratifs le 26 février où il suit l’enseignement d’Eugène Thirion, il est admis à la division d’Antique et de Nature à la suite de son premier concours le 21 mars 1890. Ses envois[2] de fin de 1ère année d’études (1890-1891) à l’Ecole des Arts décoratifs lui ont permis d’obtenir la même subvention tandis que ceux de l’année suivante toujours plus brillants, lui méritent la recommandation du jury à la municipalité bordelaise pour que sa subvention de 1000 francs soit transformée en bourse de 1500 francs. Paul Berthelot dans un article du journal de la Gironde de 1892 « les envois des élèves pensionnés de la ville de Paris » commente ses oeuvres avec beaucoup d’enthousiasme : « (…) Son exposition est remarquable. Il réussit très bien le travail d’étude comme ce grand panneau, l’Education morale (…). Mais la personnalité de M. Béronneau se dégage plus fortement, à mon sens, dans ces petites pages décoratives où l’invention pittoresque combinée avec la stylisation de la fleur, sans japonisme, a produit de petites merveilles (…) »[3]

A ce moment là, Béronneau quitte définitivement Bordeaux et s’installe dans un premier temps au 12 rue de l’Abbaye à Paris. Admis le 23 novembre 1892 dans l’Atelier de Gustave Moreau au sein de l’Ecole nationale des Beaux-arts, il y fait la connaissance de Georges Rouault avec lequel il partagera quelques années plus tard son atelier au Boulevard Montparnasse. En 1893, il reçoit le deuxième premier grand prix des Arts décoratifs et, pour encourager la poursuite de ses études et de la subvention qui les rend possibles, Gustave Moreau écrit une lettre de recommandation au Maire de la ville de Bordeaux : « (…) M. Béronneau, mon élève, est un excellent travailleur, bien doué et qui est digne à tous égards du plus grand intérêt. »[4]

Cette même année, deux de ses tableaux intitulés Dans l’atelier et Lecture pendant le repos sont présentés au salon de la Société des Amis des Arts de Bordeaux. Enfin il est « admis définitivement » en 1894 comme élève titulaire à l’Ecole nationale des Beaux-arts, avec la troisième place. Il reçoit la médaille pour le concours d’esquisse peinte en loge, obtient une première mention pour le concours des Trois Arts et le premier prix de l’Atelier pour l’ensemble des travaux de l’année. A la fin de celle-ci, en octobre, il est classé n°1 par le jury de l’Ecole et le Conseil Supérieur des beaux-arts à la suite des épreuves du concours Chenavard.


[1] Revue du Louvre et des Musées de France. Principales acquisitions des musées de province 1977-1979. XIX°-XX° siècles. Chronique des amis du Louvre, 1980 : « Marseille. Musée des Beaux-arts. Don de deux œuvres de Marcel-Béronneau ».

[2] Vol. II, p. 46 à 49.

[3] Vol. II, p. 1. et autres articles concernant ses envois et ses résultats, remises de prix…p. 2-3.

[4] Vol. II, p. 42.

Aucun commentaire: